L’orientation POST-BAC : comment ça marche

L’orientation POST-BAC : comment ça marche

Ceci est le troisième et dernier article de la série consacrée au décryptage du système scolaire d’orientation en France. Après la classe de 3ème et la classe de 2nde, voyons comment s’organise l’orientation post-bac.
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Votre enfant est en Terminale générale, technologique ou professionnelle.

Il va devoir décider de ce qu’il va faire après le Bac, s’il l’obtient bien entendu. Soit il poursuit ses études, soit il se réoriente parce que la voie qu’il a choisie en fin de seconde ne lui convient plus, soit il arrête ses études.

Si votre enfant opte pour la poursuite d’études

Qu’il ait choisi n’importe quelle filière ou série, il a beaucoup de possibilités de poursuite d’études qui s’offrent à  lui.

Il peut potentiellement intégrer, directement après le BAC (cliquer sur les liens pour avoir plus de détails) :

Mes conseils :

  • Privilégier les cursus en alternance : ils offrent un meilleur taux d’insertion professionnelle grâce à  la formation de terrain et à l’expérience professionnelle qu’ils permettent. En dehors des CFA, de plus en plus d’écoles et d’universités proposent des cursus en alternance.
  • S’informer sur les DU proposés par les universités environnantes. Car ces diplômes ont l’avantage d’être créés théoriquement pour répondre à  une demande locale, autrement dit ils répondent à  des besoins spécifiques des entreprises du tissu économique local. L’insertion professionnelle en est donc  forcément facilitée.
  • Privilégier les cursus incluant un temps de formation à l’ Etranger ou en langue étrangère (en particulier en anglais) : c’est le cas de certains Bachelor mais aussi de certaines écoles d’ingénieurs, d’écoles spécialisées ou de certains diplômes universitaires. Les voyages forment la jeunesse, c’est bien connu ! L’immersion totale dans une langue et une culture étrangères permet d’acquérir une bonne maîtrise de celles-ci et renforce l’employabilité. Elle offre en outre l’avantage de permettre au jeune un développement personnel (renforcement de ses capacités d’adaptation, remise en question par la confrontation à  l’altérité, rencontres etc.)
  • Ne pas sacraliser les études : en France, il est vrai que les diplômes sont sacraliséss. Pourtant, nous savons tous que la possession de compétences et talents nécessaires à  une entreprise n’est pas l’apanage des diplômés ! Certains diplômés ont de solides connaissances mais pas assez de compétences, parce que leurs études ne leur ont pas réellement permis d’en acquérir, là où des autodidactes et non diplômés ont les compétences requises ! L’un des moyens de contourner cela est de créer sa propre entreprise. Rares sont les clients d’une entreprise qui vous demandent votre diplôme ! Vous avez juste besoin de démontrer vos compétences et vos talents par l’action, par l’essai.
  • Encourager l’entreprenariat, même pendant les études : outre qu’il permette de contourner le «problème» des diplômes, il permet de gagner de l’argent bien plus sûrement qu’en étant salarié ! L’entreprenariat n’est pas suffisamment valorisé en France, et notamment auprès des jeunes qui ne le perçoivent que très peu comme un débouché. Pourtant il peut permettre à  des tas de jeunes de s’affranchir des diktats de notre société, de gagner de l’argent, d’être libre, de trouver leur place dans la société et de se développer personnellement, surtout aujourd’hui avec ce qu’offre Internet.
  • Anticiper : comme vous le savez si vous me lisez régulièrement, l’orientation est un parcours au cours duquel votre enfant pose pas à  pas, les pierres qui vont lui permettre de trouver sa voie et prendre des décisions conscientes. C’est donc un processus qu’il est bon d’entamer le plus tôt possible, au collège. Pour ne pas stresser à l’heure où le système scolaire lui impose des choix. Ceci étant dit, à  chaque enfant son rythme, sa maturité et chacun doit avoir le droit à  l’erreur. Et le droit de recommencer autre chose. De changer de cap.
  • Choisir l’option des études à  distance : si votre enfant a un projet qui le motive et qu’il est assez autonome, il peut choisir de faire des études à  distance et même de passer son diplôme en candidat libre (sous conditions bien-sûr). Cela lui offre l’occasion d’aller à  son rythme (plus lentement ou plus vite qu’à l’école). Certains jeunes optent pour cette formule soit parce qu’ils n’aiment pas l’école, soit parce qu’ils ont des activités par ailleurs qui les empêchent de suivre un cursus normal (ils sont acteurs dans une série par exemple).
  • La connaissance de soi est fondamentale pour faire des choix d’orientation. Aidez-le dans ce sens, notamment grâce aux conseils que je vous donne dans mes publications.

Si votre enfant souhaite se réorienter

Les passerelles entre filières ne sont pas encore suffisamment développées en France. Cela réduit les possibilités de réorientation sans avoir à  recommencer de zéro. Mais il y a des possibilités. Et mieux vaut qu’il se réoriente, même si cela a un coût, plutôt que de rester dans une voie qui ne lui convient pas, pour X raisons. Soit parce que ce qu’il y apprend l’ennuie profondément, soit parce qu’il s’est aperçu en cours de route que quelque chose d’autre pourrait davantage lui convenir etc.

Faut-il le pousser à  passer son Bac quand-même, si ce souhait de réorientation intervient avant la Terminale ou en cours d’année ?

La question est délicate, il n’y pas de mon point de vue, de réponse toute faite. Tout dépend de sa capacité à « tenir bon » jusqu’au BAC, c-a-d à  poursuivre son travail alors qu’il n’est pas très motivé ! Certains jeunes y arrivent parce qu’ils savent  qu’ensuite il pourront changer de cap. Tout dépend de ses résultats. Tout dépend également de ce qu’il souhaite faire après, s’il en a déjà  une idée.

J’ai connu par exemple des jeunes qui, ayant un BAC, ont pu accéder à  une formation en 1 an au lieu de 2 dans la filière professionnelle dans laquelle ils se sont réorientés. Ils ont gagné un an mine de rien en décidant de bosser pour obtenir leur BAC. Cela peut être une source de motivation.

S’il ne sait pas vers quoi s’orienter par la suite, il va falloir qu’il se pose les bonnes questions. Qu’il explore à  la fois les possibilités offertes par le monde extérieur et son monde intérieur pour trouver une concordance. Qu’il sorte peut-être du cadre. Bref, il faut trouver un nouveau projet et cela peut prendre du temps. S’il arrête en cours d’année, cela peut engendrer chez vous pas mal d’inquiétudes !

Vous vous dîtes « Il va être sans rien faire à  la maison », « Il perd du temps », « Il va retarder son entrée dans la vie active », « Et s’il ne trouve pas ce qu’il lui faut… » etc. C’est compréhensible.

Pourtant, cela va lui permettre de travailler sur son orientation. De faire peut-être le travail d’exploration qu’il n’a pas fait avant.

Il peut aussi chercher un petit job. Il peut peut-être partir en Angleterre quelques mois histoire d’améliorer son anglais. Il peut apprendre par lui-même des tas de choses dans les domaines qui l’intéressent et acquérir des compétences. Suivre des cours en auditeur libre. Bref, il doit se bouger, oui. Hors de question qu’il passe son temps devant la TV toute la sainte journée ! Ce que je veux vous dire, c’est que ce n’est pas forcément négatif, pour autant qu’il mette judicieusement à  profit ce temps libre.

Si votre enfant souhaite arrêter

Oui statistiquement, les diplômes sont encore le meilleur moyen de se prémunir du chômage. Mais il y a depuis quelques années en France une course aux diplômes qui fait qu’il y a de plus en plus de diplômés. Par conséquent, les diplômes demandés pour tel ou tel poste sont de plus en plus élevés. Là il y a 5 ou 10 ans il suffisait d’avoir un Bac + 3, désormais il faut un Bac +5 pour le même poste et le même salaire ! Il y a une surenchère. 

On peut réussir sa vie, avoir une activité professionnelle dans laquelle on utilise ses compétences et ses talents, sans pour autant avoir de diplôme. Et la voie royale pour cela est de créer sa propre activité. Mis à  part dans des secteurs hyper réglementés comme la médecine, le droit (avocat, notaire) etc. ou dans des secteurs comme le bâtiment où pour être artisan, il faut au moins un CAP en poche. Mais des tas d’activités échappent à  cela. On peut aussi s’expatrier dans des pays où il existe moins de contraintes et où l’entreprenariat créateur de richesses est valorisé à  sa juste mesure.

Pour être entrepreneur, oui, il faut gérer les risques, l’incertitude, la précarité, les baisses de motivation, les aléas etc. Mais cet inconfort n’est pas seulement l’apanage de l’entrepreneur. Aujourd’hui, un salarié n’est pas non plus à l’abri du licenciement, de la précarité, de la pression.

Si vous ne l’avez pas vu, regardez cette vidéo de Steve Jobs, qui a arrêté ses études pour faire ce qu’il aimait et cela ne lui a pas trop mal réussi. Il y a plein de Steve Jobs qui ont réussi, sans avoir de diplômes ou sans avoir Bac +5 ou Bac +8 !

De plus nous connaissons tous des gens hyper diplômés qui sont au chômage ou qui gagnent le SMIC ! Alors avant de crier au scandale si votre enfant vous annonce qu’il veut arrêter ses études, prenez le temps de voir quelles en sont les raisons. Et ce qu’il compte faire.

Encore une fois, les voyages à l’Etranger sont très formateurs, le volontariat peut l’être aussi. Il y’a d’autres chemins pour trouver sa voie, acquérir des compétences, faire fructifier ses talents, que de passer des diplômes.

La procédure d’orientation et d’affectation Parcoursup

Le ministère de l’Education Nationale met à  votre disposition un site dédié, PARCOURSUP, portail national de coordination des admissions dans l’enseignement supérieur. A compter du mois de janvier, vos enfants peuvent s’informer sur le calendrier d’admission dans l’enseignement supérieur, la procédure, les formations et émettre leurs voeux.

A noter : certaines formations sont exclues de Parcoursup comme par exemple les formations paramédicales et sociales et celles des CFA. Il faut donc contacter directement les établissements dispensant ces formations pour connaître leurs modalités de recrutement.

Conclusion

Pas simple de choisir ce que l’on va faire après le Bac ! L’offre de formation est pléthorique, pas toujours lisible et inégale. Sur Parcoursup, il n’y a pas moins de 11000 formations disponibles ! C’est pourquoi il est nécessaire d’entamer une réflexion bien en amont, d’explorer, de se renseigner, de se faire conseiller.

Sinon, que votre enfant prenne une année « sabbatique » et qu’il la mette à  profit pour en apprendre un maximum sur lui-même. Une sorte de voyage initiatique pour trouver sa voie et gagner du temps, finalement.

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