Je vous ai déjà proposé d’explorer avec eux :
- leurs passions et centres d’intérêt
- leurs talents
- leurs compétences
- leurs besoins et valeurs
Et aujourd’hui, je vous livre quelques pistes pour terminer cette exploration avec leurs qualités et défauts.
J’ai dit que j’étais entêté…fallait pas ?
« Citez moi 2 qualités et 2 défauts que vous possédez », « Quelle est votre plus grande qualité et votre plus gros défaut »…
Vous aussi êtes déjà tombés sur un recruteur qui vous a posé ce genre de questions ? Oui c’est une question courante…
Seulement en général que fait-on dans ces cas là ? Pour un peu qu’on ait anticipé, on lui vend des qualités que l’on juge pertinentes par rapport au poste convoité et des défauts qui ne sont pas des obstacles pour occuper ce fameux poste…et pas forcément la vérité parce que l’on veut le poste !
Combien de fois ces recruteurs doivent-ils entendre « Je suis perfectionniste… » et d’ajouter pour certains » (…) mais je me soigne ! » C’est le genre de caractéristique qui peut être perçue à la fois comme une qualité et un défaut, on se mouille pas trop…
C’est sûr, ça le fait beaucoup moins de dire « Je veux tout contrôler » pour un poste dans lequel il est indispensable de savoir déléguer !
En même temps, si tel est le cas, est-on au bon endroit ? Qu’est-ce que l’on gagne à être dans le calcul et à tronquer la vérité ? Un poste que l’on va peut-être obtenir mais dans lequel on va être en difficulté parce que fondamentalement, il ne nous convient pas ?
Excepté s’il constitue un challenge mais à ce compte là , mieux vaut l’expliquer clairement.
Je suis partisane de l’authenticité et de la transparence quand on doit démarrer une nouvelle collaboration. Si je suis soupe au lait mais que je le tais, cela ne tardera pas à se voir de toute façon…
En fait, je crois que c’est surtout une question de communication (la façon qu’on a d’exprimer les choses) et d’assurance. Celui ou celle qui assume ses points faibles et qui sait mettre en valeur ses points forts a une longueur d’avance sur les autres candidats.
Suggestions pour accompagner votre enfant
La réflexion personnelle
Pour être transparent(e), il faut se connaître, c’est toujours pareil…
Encouragez donc votre enfant à réfléchir à ses qualités et à ses défauts. Expliquez lui qu’on peut lui poser ce genre de question. Et que même si on ne la lui pose pas, cela fait partie de la conscience qu’il a de lui même.
Aidez-le en imprimant une liste de qualités et défauts que vous trouverez aisément sur Internet.
Attention, lorsqu’il avance un défaut ou une qualité, il doit argumenter ou autrement dit, donner les raisons, les faits, qui le laissent penser ça.
Par exemple :
« Je suis minutieux » : il est capable d’étayer son raisonnement en expliquant dans quelles circonstances cette minutie est visible : le soin apporté à ses cahiers de cours, l’attention apportée aux détails quand il bricole, la rigueur et la précision avec laquelle il sélectionne des informations sur Internet etc.
« Je suis impulsif » : il est capable de citer des tas d’exemples de situations dans lesquelles il n’a pas su se maitriser.
Réfléchissez à ses qualités de votre côté en essayant d’être objectif(ve) et demandez aux autres membres de la famille de se prêter au jeu également.
Lui peut demander à ses copains ou copines proches de lister 3 qualités et 3 défauts qui le caractérisent.
Il est important que chacun fasse cet « exercice » de son côté.
Pour rendre le jeu encore plus intéressant, acceptez de vous y prêter vous aussi ! Il n’y a pas de raison ! Votre ego doit être un peu secoué aussi !
Enfin, une fois que chacun a fini, mettez en commun.
La confrontation des perceptions
Ce sera l’occasion de dialoguer. Il va sûrement s’apercevoir que l’image qu’il a de lui n’est pas forcément en totale adéquation avec l’image que les autres ont de lui. Et vous aussi.
C’est aussi ce qui rend l’exercice intéressant et enrichissant non ?
Dans tous les cas, il est indispensable que la bienveillance soit au RDV, pour tout le monde.
Ce n’est pas l’occasion de régler des comptes, au contraire !
Faire préciser
Cela peut nécessiter de chercher et de se mettre d’accord sur la signification des mots. Car nous ne mettons pas forcément les mêmes choses sous les mots. Par exemple, je peux dire « Je trouve que tu es malin ». Mais qu’est-ce que je veux dire exactement par là ? C’est un terme assez vague et c’est pourquoi il est nécessaire d’argumenter.
D’ailleurs les recruteurs, quand ils vous posent une question du type défauts/qualités, attendent de vous que vous argumentiez et citiez des exemples.
Mettre en perspective
La dernière chose selon moi dont il faut avoir conscience, c’est que certaines qualités peuvent être des défauts pour certains ou dans certaines circonstances ou certains postes et vice et versa. Par exemple, je suis stratège, je suis sensible, je suis ambitieuse, je suis « cash » etc…
Si votre enfant a conscience de tout cela, il a déjà une longueur d’avance sur la plupart des jeunes !